Pour le reste : réparation abris, recherche d'information générale, sites à connaître sur la montagne, présentation d'initiatives, projets à découvrir...
La démocratie directe et participative, sur refuges.info, on pratique depuis longtemps et on aime bien ça !
Voici une occasion de participer et de donner votre avis plus sur la montagne.
Si vous le souhaitez, n'hésitez pas à diffuser cet annonce autour de vous.
Le succès de cette initiative dépendra beaucoup de sa capacité à "faire boule de neige"...
Salut à tous,
Avec des étudiants, des profs, des professionnels de la montagne et... des montagnards, nous participons au lancement d'une grande consultation nationale
"Demain, la montagne...".
L'idée serait que des milliers de personnes y participent (et c'est déjà bien parti...), qu'il y ait ensuite des ateliers créatifs et débats pour travailler sur tous ces retours début juin avec sans doute 2000 personnes (ou plus). Avec l'objectif de peser de façon constructive sur les décisions concernant la vie en montagne, dans l'intérêt de tous... (et de la montagne).
Voici le lien, chacun peut si il le souhaite, y participer et surtout le faire passer largement à tous ses réseaux :
*** Post scriptum ***
1) - On aura remarqué que la teneur du questionnaire proposé peut s'appliquer, à quelques variantes substituables près (glaciers, par ex.), partout. "Mer debout" ou "Ville debout" serait tout aussi légitime.
On peut bien sûr soigner la partie, faute d'embrasser la totalité car on ne peut pas être partout. Mais à supposer qu'on greffe un membre sain sur un organisme gangrené, le résultat est connu...
Nous ne vivons pas dans un monde aux compartiments étanches et parfaitement autonomes.
Une fois identifié le symptôme, il faut s'attaquer à la cause du mal ; et celui-ci est général, profond et irréversible si on en perd la conscience (ce qui est en cours).
Ceci dit, il faut commencer à FAIRE quelque chose...
2) - QUI a rédigé ce questionnaire ? On n'en sait rien. Ce qui revient à se confesser éventuellement au diable caché dans le confessionnal.
Oh ! Il est somme toute bien innocent, ce questionnaire.
"Innocent" = qui ne peut pas faire de mal.
Mais s'il ne fait pas de mal au système général par les grâces duquel notre chère montagne n'est plus "debout", à quoi sert-il, ou à qui ?
Montagne debout a écrit :
Aujourd'hui, les seules voix institutionnelles ne suffisent plus à appréhender les profonds changements actuels.
Alors au lieu d'être spectateurs assistant à un jeu d'acteurs, prenons les choses en main et occupons la scène !
Déjà on subodore la grosse faute de français : il s'agit des voies (dans le sens de "moyens") et non pas de voix (Jeanne d'Arc n'est pas au gouvernement).
L'idée est cependant séduisante : on croit deviner que la mise en place d'un soviet (conseil, en français) est envisagée...
Montagne debout a écrit :
Rapide et légère, tu chemineras sur les sentiers de ton for intérieur en mettant des mots et des images sur des ressentis et des émotions.
C'est un pastiche assez maladroit du Zarathoustra de Nietzsche, et ça vire vite à l'irrationnel et au jargon imbitable, ce qui est en soi un procédé de pub. Pour le dire franchement, on a comme l'impression d'avoir déjà entendu (lu) ce genre de promesses. Tous les fondateurs de sectes y ont eu recours.
Mais continuons, on verra bien de quelle souris la Montagne va accoucher...
Montagne debout a écrit :
...cette consultation n'est qu'une étape "de travail", des bases et une trame pour l'organisation de deux journées d'imagination collective en juin 2017, une grande fête de la montagne, pour nos montagnes, avec tous les montagnards debout !
Pourquoi donc des guillemets à "travail"...? On en fout partout des guillemets, tant on craint de devoir dire les choses franchement...c'est mal barré.
Donc une "fête de l'imagination collective" (presque un Congrès). Avec des guitares, des spots, des zigues qui s'agitent sur une scène ??
Et personne ne va songer qu'il a un ennemi mortel à côté de lui ? Ben oui imaginons un montagnard debout lepéniste voisin d'un montagnard debout anarchiste : ils vont s'embrasser ?
La chose devient de plus en plus intéressante, ma foi, au fur et à mesure de ses coins d'ombre. On va bien voir ce que les G.O. (Gentils Organisateurs, hein...pas Grand Orient) nous préparent.
Tiens, on peut d'ores et déjà proposer des noms pour la future organisation : la Fondation A-mes-Pierres, ou encore L'Erection par la Montagne (puisqu'elle nous invite à être debout, à nous dresser...non ?)
A suivre.[/b]
Modifié en dernier par Claude Mauguier le 21 févr. 2017, 10:29, modifié 1 fois.
Claude Mauguier a écrit :Tiens, on peut d'ores et déjà proposer des noms pour la future organisation : la Fondation A-mes-Pierres, ou encore L'Erection par la Montagne (puisqu'elle nous invite à être debout, à nous dresser...non ?)
Il y a un autre aspect de ce Manifeste (qui n'énonce pas de propositions mais demande au public de vider son sac) : le côté festif, non, ludique (c'est plus tendance). Comme si on disait : ne craignez rien, on ne va pas vous demander d'efforts, de réflexion, de sueur, de sang ni de larmes ! ça va être facile, cool et fun.
Mais on attend avec impatience que le miracle se produise, que LA révélation s'opère et qu'éventuellement on nous demande de mettre la main au porte-monnaie...
Cet ours est bien acariâtre et prématurément pessimiste, dira-t-on.
Mais comme les procédés d'attirance et les faux prophètes n'ont pas varié depuis le Néolithique...il en a le droit.
Comme ce libelle est inépuisable, poursuivons notre pêche...
Montagne debout a écrit :
L'objectif ? Comprendre en quoi les montagnes nourrissent notre vie et deviennent essentielles, pour ainsi dessiner la montagne que nous souhaitons, que nous rêvons, que nous imaginons.
D'habitude, ce sont les produits du travail ou des rentes spéculatives qui nourrissent....
Quant à faire de la montagne notre chose, entièrement définie par une idéologie de bric et de broc (un vrai cocktail de Rousseau, Thoreau, Russell et consorts), ça va précisément à rebours du but poursuivi, puisqu'on en oublie la réalité.
Bref, on va dormir debout devant la montagne, pardon, La Montagne, renvoyée à son statut de mythe... rien ne change depuis qu'un bourgeois anglais qui s'emmerdait à Londres au début du XIXe siècle décidait d'aller faire joujou sur des tas de cailloux où croupissaient des bouseux faméliques, devenus de nos jours pisteurs ou larbins de boîtes de nuit alpines.
Montagne debout a écrit :
Ami-e de cordée, de breuvage, de sentier ou de martelage, cette consultation est à ta disposition.
Partage-la, diffuse-la, chante-la...
D'abord, mes amis je les choisis : le gus qui me tape sur le ventre avec clin d'oeil et tutoiement à la clef, ça sent la com à plein nez. Et ça dénote que nos bons bougres utilisent les mêmes procédés que ceux qu'ils sont supposés dénoncer implicitement.
Mais pardonnons à cet "ami de breuvage" : il y a sans aucun doute un bon bout de temps qu'il a commencé à tuter la bouteille....
J'ai joué le jeu et répondu à ce questionnaire...
Pas de suites pour le moment, alors je me suis posé des questions sur l'usage de mes réponses: j'en ai conclu à un sondage pour être bombardé de pub sur le matériel de rando et de montagne.
La lecture des interventions précédentes me donne encore plus de raisons d'être inquiet sur ce questionnaire...
Merci pour ces échanges.
Pierre-Joseph a écrit :J'ai joué le jeu et répondu à ce questionnaire...
Pas de suites pour le moment, alors je me suis posé des questions sur l'usage de mes réponses: j'en ai conclu à un sondage pour être bombardé de pub sur le matériel de rando et de montagne.
La lecture des interventions précédentes me donne encore plus de raisons d'être inquiet sur ce questionnaire...
Merci pour ces échanges.
Merci à toi pour ta réaction.
Je ne crois pas qu'il faille être inquiet outre mesure : les barbouzes de la NSA ou de la DGSI ont d'autres moyens bien plus discrets...
S'il fallait résumer, pour la forme on a affaire avec un QCM, pour le fond on a...rien. Puisque les questions sont préfabriquées ex nihilo ou, si on veut, puisées dans un wagon de clichés éculés. C'est de la démocratie fictive, puisque l'initiative de la consultation revient à un fantôme aux desseins inconnus et non à nous. Qui savons à peu près tous où le bât blesse et comment s'y prendre afin de reconduire les girouettes et les menteurs éternels là d'où ils n'auraient jamais dû sortir : au diable.
Quant à savoir qui est derrière ce faux-nez, on a l'embarras du choix ; professionnels (moniteurs, guides, gardiens de refuges), associations (clubs, groupements touristiques, offices du tourisme), commerçants de tout poil, peut-être des communes associées, ou encore un peu de tout ça mélangé.
Au bout du compte, on aura, comme dans cette vieille pub pour un jambon : une Révélation, que dis-je, un miracle de la transubstantiation de la vessie en lanterne sourde !
Je ne fais pas partie des initiateurs de la démarche, mais j'en connais quelques uns. J'ai attiré leur attention sur vos réactions sceptiques au questionnaire.
Leur anonymat est résolument assumé : ils veulent donner la parole, pas la prendre.
Je vous rassure : il n'y a pas d'intention mercantile derrière.
Nicolas Masson a écrit :.....
Leur anonymat est résolument assumé : ils veulent donner la parole, pas la prendre.
Je vous rassure : il n'y a pas d'intention mercantile derrière.
Soit. On donne quitus sur les intentions, au demeurant tout aussi floues que les initiateurs.
Mais donner la parole n'est pas un geste anodin. Il suppose, de la part de celui qui appelle cette parole qu'il se donne soit une position d'autorité, soit une position de soumission à l'autorité de l'interlocuteur (nous). La neutralité n'aurait pas de sens.
Mais susciter la parole suppose aussi qu'on s'affiche, qu'on dise non seulement ce qu'on est mais surtout qui on est, qu'un projet dûment construit, identifié, démontré soit proposé.
En l'occurence, si un tribun issu de nulle part se mettait à ameuter les passants au coin d'une rue, dans un square ou ailleurs en proposant qu'on prenne la parole sur les conserves de harengs ou la longueur des ceintures, notre réflexe irait de l'indifférence à l'amusement, avec une bonne dose de méfiance.
En tout cas, la technique d'approche ressemble à s'y méprendre à celle utilisée par les Témoins de Jéhovah ou à quelque autre secte : on divague sur n'importe quoi pendant un bon bout de temps et on finit par brandir un prospectus ou une Bible où il est question du sort du monde, de Dieu bien sûr (chacun a le sien, adversaire de tous les autres) et de notre Salut par la reconnaissance de nos péchés.
C'est pas franc, c'est pas net, et s'il ne pue pas la boutique, le procédé n'en est pas moins ambigu et de toute façon a-démocratique, du fait même de ses techniques de dissimulation.
Mauvaise propagande : l'auditeur est d'emblée indisposé.
Le texte qui suit traite à sa manière des attendus de notre sondage.
Il fait cependant l'impasse sur une donnée fondamentale : les données économiques concrètes d'une société et les fondements du droit qui s'y applique ; ou, si on préfère un raccourci : la démocratie et le capitalisme sont antinomiques. Mais une démocratie d'esclaves ou semi-esclaves est-elle concevable ?
Bonne lecture
La démocratie participative, niaiserie contemporaine - Recueil Dalloz 2017 p. 57
Franck Laffaille, Professeur de droit public, Faculté de droit, Université de Paris XIII, CERAP, Paris/Sorbonne/
Par « démocratie participative », on entend les divers processus de participation gouvernés par le principe de subsidiarité : le vrai peuple, celui d'en bas, prendrait en main son destin politique et social pour remédier à la crise de la démocratie représentative. Que cette notion de « démocratie participative » - totem juridique et politique susceptible de (re)donner sens au pacte citoyen - nous semble procéder de la niaiserie contemporaine relève de l'euphémisme.
Tout d'abord, la crise de la démocratie représentative n'existe pas, elle est un mythe. La crise est l'état naturel de la démocratie : le système de représentation emporte, ontologiquement, dénaturation, expliquait jadis Rousseau. Il y a un inéluctable hiatus entre gouvernants et gouvernés, en vertu d'une effroyable et indépassable fiction : les élus gouvernent au nom du peuple souverain et appliquent la volonté de celui-ci. La démocratie représentative a inventé son propre piège dont elle ne peut s'extirper : elle est le seul système politique qui voit le souverain être commandé, c'est-à-dire esclave, sur le fondement de sa propre volonté. Aucune méthode, aucun remède n'est donc concevable pour mettre fin à la crise de la démocratie représentative. Quelques palliatifs certes existent car il est toujours possible d'apporter des améliorations à la marge ; mais il est naïf ou irresponsable de faire croire qu'ils pourront modifier en substance la chose démocratique.
Le thème de la crise de la démocratie est le plus souvent accouplé à un autre thème, celui de l'âge d'or : les institutions ont été dénaturées donc il convient de leur (re)donner vertu. Cette quête d'une démocratie pure est dangereuse : l'irénisme politique a toujours été la matrice idéologique de l'anti-politique. On en vient à magnifier le passé, qualifié brumeusement d'âge d'or : et on passe aisément du regret de cet âge d'or à la thèse du complot qui fait florès chez les extrêmes. La fin des messianismes politiques (celui du prolétariat, celui de l'église... bref ces ordres politiques promettant un avenir radieux sur le fondement d'un déterminisme historique) rend encore plus dangereuses les promesses de l'aube politique. La démocratie ennuie et s'ennuie : Calvino (« La journée d'un scrutateur ») en venait in fine à vanter la louable médiocrité de la démocratie représentative...
Enfin, il convient d'abattre « la grande illusion citoyenne » : il est tout sauf évident que le demos souhaite le kratos. Nous sommes plutôt à l'ère de la démocratie constantienne, avec un retrait de l'individu a-citoyen. C'est le principe d'indifférence qui anime la démocratie élective. C'est pour cela que les masses sont toujours gouvernées par une élite aristocratique - fût-elle élue -, écrivait La Boétie. Nous avons atteint l'acmé du système constantien, la démocratie alimentaire : le citoyen a principalement faim de droits économiques et sociaux. Le défi que doit affronter la démocratie est celui de l'égalité matérielle, substantielle : l'accès aux biens - de toutes sortes - est devenu le baromètre de l'égalité démocratique, donc de la démocratie représentative. Nous sommes en présence d'une réification de la démocratie sur le fondement d'un désir mimétique bien systématisé par René Girard.
Le vrai défi des pouvoirs publics est de répartir plus équitablement les ressources financières et symboliques, de valoriser - via notamment une politique fiscale idoine - le travail par rapport au capital. C'est la raison pour laquelle tous les processus dits associatifs/participatifs... invitant le peuple à prendre les armes discursives exaltent certes le bourgeois culpabilisant mais se révèlent d'une crasse insuffisance. C'est la raison pour laquelle les constitutionnalistes/institutionnalistes sont voués au chômage conceptuel : ce n'est pas en modifiant la Constitution et les mécanismes institutionnels que l'on combat la déprime post-Trente Glorieuses. Quant aux envolées lyriques louant la démocratie par le web, elles s'apparentent à une plaisanterie intellectuelle pour rebelle post-moderne.
Juste à titre de corollaire : essayez donc d'entraîner toute une population quelle qu'elle soit (communes, associations) à prendre des responsabilités effectives à tour de rôle, en un mot à agir concrètement, et vous m'en direz des nouvelles....
Il n'y a que lors des grandes crises (guerre, insurrection, révolution) où l'existence entière est en jeu, que l'homme sort de sa condition et se dépasse.
Alors, s'insurger pour avoir une belle montagne, de belles plages, de beaux musées... Paris ne se couvrira pas de barricades pour ça.
*** Post scriptum 8 ***
Je me suis abstenu jusqu'à maintenant d'établir un parallèle entre la consultation qui nous occupe dans ce forum et d'autres à portée plus générale, destinées à nous occuper dans un trimestre environ (sans compter les précédentes...). Suivez mon regard...
j'écrivais plus haut :
Claude Mauguier a écrit :...(nous) Qui savons à peu près tous où le bât blesse et comment s'y prendre afin de reconduire les girouettes et les menteurs éternels là d'où ils n'auraient jamais dû sortir : au diable.
Il va sans dire que je vais aussi m'abstenir de citer des noms (d'individus, de partis, groupements, clans, maffias, etc, etc.), aussi bien que les intentions proclamées de tout ce beau monde. N'étant ni habilité ni disposé à donner des recettes de philtres magiques et autres potions pour alouettes.
Tentons, à la manière de Claude Bernard, une sorte d'anatomie comparée, entre le cas présent et toute autre forme de consultation, en ne manquant pas de comparer les résultats aux hypothèses de départ.
Bilan ? Il est aisé de trouver les réponses.
Seulement voilà : les hommes ont la mémoire courte et détestent qu'on leur prouve qu'ils sont cocus et que leurs espoirs sont vains s'ils persistent à user de remèdes de bonnes femmes ou d'astuces de cartomanciennes....
A suivre.
Modifié en dernier par Claude Mauguier le 01 mars 2017, 09:38, modifié 1 fois.
A supposer que l'opération de marketing sociologique qui nous est soumise aboutisse quelque part, on peut se demander à juste titre ce que va réclamer de nous le "comité Théodule" (dixit Charles de Gaulle) autoproclamé qui ne manquera pas d'apparaître lors de la susmentionnée Fête.
- La formation de moultes commissions ad-hoc, avec en tête président, rapporteur, trésorier, voiture-balai et procédure d'enterrement...?
- La définition d'objectifs concrets à réaliser sur le champ , comme : Démontage intégral des installations de ski : restauration par reboisement ou reconstitution d'alpages en herbe des surfaces dédiées aux pistes et évacuation de toutes les ferrailles (pylones, câbles, canons à neige, etc.) ?
- Démontage de toute construction parasitaire (y compris les refuges "design"), poteaux, antennes, balisages abusifs ?
- Plan de création d'emplois destinés à remplacer ceux qu'on va inévitablement supprimer par la disparition d'une activité artificiellement créée (la "glisse" sous toutes ses formes) ?
===> remarque liminaire : si les emplois ainsi créés s'apparentent comme les précédents à une forme de prolétariat mâtiné de domesticité, autant ne rien changer : un esclave écologique et un esclave de la neige sont ontologiquement et concrètement identiques.
- Définition des moyens et points d'appui, destinés à infléchir les politiques publiques et privées ayant cours actuellement ?
Là ça se corse : va falloir se coltiner avec toutes les instances imaginables, depuis la commune jusqu'au gouvernement, et quoi qu'il en soit avec les trois ordres (judiciaire, exécutif, législatif).
On fait comment ? On manifeste, on pétitionne, on va respectueusement présenter aux "zélus" locaux et nationaux nos cahiers de doléances, on défile avec cors des Alpes et troupeaux de tarines ornées de rubans et sonnailles ?
Ou on barre les routes, on brûle des pneus, pardon ! de la paille ça pollue moins, on répand de la bouse sur les autoroutes et les pistes (tiens : bobsleigh sur bouse, un projet de reconversion !) ?
Ou encore, on devient méchants, on se forme en sections, maquis, on envoie des représentants à Londres et on fait "pom, pom, pom - pom" à la BBC ?
Vous rigolez ? Allez donc voir au cimetière de Vassieux-en-Vercors ce qu'il en coûte éventuellement de vouloir être libre à tout prix.
Blaise Pascal écrivait : "je crois aux témoins qui se font égorger".
Il n'y a pas de grande cause sans grand sacrifice.
Mais si tout ça n'est qu'un amusement pour classe préparatoire (pas aux "grandes écoles", mais les ambitions y sont les mêmes : puériles), ou camp scout, le jeu n'en valait pas la chandelle.
Il se trouve que chez WRI, à l'instar du "Lycée Papillon", on n'est pas des imbéciles et on a même de l'instruction selon une expression tombée en désuétude.
Notre KGB local a pu déterminer que le doux cocon au sein duquel se nichent les protagonistes de "Montagne debout" (ou si on veut leur serveur (en fait "hébergeur") - expression mal choisie puisque ce sont eux qui sont utilisés et, par extension, nous aussi !) n'est autre que Google (suffit en fait de regarder l'adresse internet). Lequel, comme chacun sait vous met en demeure d'accepter ses conditions, sous peine d'aller vous faire f... dans le cas contraire.
Nos Gentils Organisateurs font donc transiter un questionnaire au demeurant proche de l'insignifiance, mais assez fourni pour aller engrosser l'énorme volaille qui en redistribuera le contenu, dûment analysé, à ceux auxquels il sera utile (moyennant rétribution envers la volaille susdite). Premier résultat : du pognon pour GG (mais pas seulement...?).
C'est plus fort que la pierre philosophale !! Laquelle prétendait transmuer n'importe quel métal en or. Ici, on transmute...rien, que dalle, nib, makache, en or !
Nous sommes donc fondés à nous sentir cocus, pour ne pas dire prostitués à notre insu, auquel cas les G.O. de Montagne debout apparaissent comme des proxénètes déguisés (ou plutôt des petits dealers de quartier, contribuant aux benefices du gros maquereau GG).
Encore un "détail" : parmi les protagonistes affichés de la consultation, on ne décèle aucun paysan, agriculteur, éleveur, berger, chasseur, forestier, ouvrier, employé de remonte-couillon, caissière de supermarché, conducteur de chasse-neige, instituteur de bled paumé, retraité silicosé de mines ou usines pourries (et désormais fermées), larbin de restauration-hôtellerie, etc. etc : ce sont là comme des "mentions inutiles", des scories d'un système qui va sur son erre au bénéfice exclusif de ceux qui profitent de la montagne sans en éprouver ni les misères ni les tragédies (sauf lorsqu'un ahuri s'en va crever sous une avalanche alors qu'on dit qu'il ne faut pas y aller).
La montagne "Playground of Europe" (terrain de jeu de l'Europe), ainsi la définissait Leslie Stephen au XIXe siècle, pour la satisfaction exclusive des bourgeois citadins ou non.
A suivre.
Modifié en dernier par Claude Mauguier le 24 févr. 2017, 16:25, modifié 1 fois.
Aux dernières nouvelles, un peu plus de 5500 cobayes avaient répondu au questionnaire le 20 février.
Certains y verront un succès puisque l'échantillon semble conséquent. Mais rapporté aux utilisateurs des montagnes tous statuts confondus, ce nombre est négligeable, sauf pour les sondeurs peut-être, qui tirent des chiffres une foule de constats aléatoires et de prévisions aussi bien décelables dans une boule de cristal ou les entrailles d'un poulet...
Le terme de "cobaye" peut, à juste titre, heurter nos sensibilités. Mais si on observe la méthode utilisée la chose devient claire, car une manifestation d'apparence insignifiante comme celle-ci procède de réalités plus générales.
Passons sur les listes d'objets (textes ou photos) marqués par un carré qu'il s'agit de cocher : le procédé est habituel aux QCM ====> autrement dit nos beaux sentiments, à peine teintés de considérations écrites mais marginales, seront avalés et traités par une machine...C'est là un autre aspect devenu commun de nos démocraties où tout passe par le nombre : tout est quantifié, pesé, mesuré, évalué en chiffres...mané, thécel, pharès... L'ancienne prophétie, la vieille menace, est arrivée à la lumière grâce aux gnomes de la technique qui en ont fait une malédiction bien concrète.
C'est là que se manifeste à la fois l'irréfragable puissance du chiffre et l'impossibilité de pouvoir contourner ne serait-ce qu'épisodiquement les fourches caudines du processus sondagier.
Car il n'est pas question de ne pas répondre à telle ou telle catégorie de questions (la machine est con : elle ne sait pas interpréter, donc elle ne veut pas de vide ou d'à peu près) ; une rougeur toute de colère revêtue couvre illico la zone incriminée : vous DEVEZ répondre !
Si on passe sur l'aspect purement technique, il faut cependant s'attarder sur ce qu'il signifie globalement.
Ici (comme dans d'autres cas analogues), on fait litière de tous les rites d'interaction existant depuis toujours entre les êtres humains, ce ne sont plus des sensibilités qui se rencontrent, s'apprécient ou se réfutent, mais des abstractions plaquées sur nos sentiments. On sonde les coeurs et les reins non plus par le langage, l'introspection, le dialogue socratique ou la confession auriculaire, mais par des formulaires, dont on suppose a priori que la forme d'abord, le fond ensuite, ne poseront pas à nos yeux la moindre question de légitimité : nous sommes déjà tellement conditionnés, formatés à n'être plus interrogés que par ce genre de sphynx froid !
La "chose" dit la loi et s'autolégitime, au vu de notre simple présence aussi fantômatique soit-elle, elle conduit notre plume, oriente nos consciences sur des voies et des procédures qu'elle a préalablement construites, et obtient ainsi une sorte de portrait-robot qui passera pour l'expression authentique et la synthèse de 5500 volontés individuelles...ce qui est bien sûr mensonger et absurde.
L'être humain, toutes qualités et imperfections confondues, est devenu encombrant, surnuméraire, nocif pour tout dire aux yeux des professeurs Nimbus avides de régenter nos existences : nous ne sommes pas (encore) des robots et ça les fait enrager
Cette chose qui ne devrait pas exister, a pris la place et la forme de l'impératif catégorique kantien.
On a mis un leurre très haut, très loin, très lumineux (La Montagne), chargé d'affects, de souvenirs, de rêves à la fois simples et complexes, sur l'attirance duquel on joue avec nous comme le pêcheur joue avec le poisson grâce à sa mouche bariolée : et nous tombons dans le panneau, nous nous plions à des règles absurdes et codées, toutes orientées vers un but obscur pour nous, mais sûrement très vulgairement utilitaire pour les instigateurs de ce truc.
Et notre époque est tellement friande d'ostentation, d'exhibition de soi, de narcissisme, de déballage indécent, quitte à répudier toute pudeur si nécessaire...!
Celui qui n'est pas visible n'existe plus !
D'où l'efficacité renforcée de la forme comminatoire prise par les questionnaires et autres sondages : le pauvre homoncule réduit à la portion congrue (sa valeur sur le marché du travail ou d'autre chose, sa valeur-marchandise puisque réduit à une chose), se voit offrir une occasion d'apparaître, ne fût-ce que fugitivement, dans un angle obscur du grand barnum médiatique.
C'est là, au-delà de la belle icone "montagne", l'autre ressort secret - non pas absent : car, présent partout et de manière si aveuglante qu'on ne le voit plus - du piège tendu et de l'incitation à se montrer, à dire et prouver qu'on existe encore et qu'on estime devoir compter aux yeux du monde, des autres et de soi-même.
Puisque le système a réduit l'individu à un simple chiffre, infiniment substituable, remplaçable, éliminable, oubliable, à une non-existence rythmée uniquement par la production, la vanité du spectacle, l'illusion d'être encore un humain.
On a remplacé le kratein supposément but du demos par une succession de leurres, de trompe-l'oeil, de masques dûment véhiculés par les media (sans "s", puisque c'est un pluriel), qui privent tout un chacun du temps et de la volonté de s'y soustraire.
C'est ainsi que les arbitres de la morale et du civisme résident aujourd'hui dans les sondages, Fesse-de-Bouc, Touiteure, Gogol et autres dégueuloirs, qui tous iront un jour se jeter avec nos illusions dans la cloaca maxima des choses défuntes et non avenues.
Et on nous bassine avec la Démocratie, contradiction dans les termes comme on l'a pu voir plus haut !!
A suivre.
Modifié en dernier par Claude Mauguier le 20 avr. 2017, 16:45, modifié 1 fois.