On est vendredi, 17 h, dernière étape de ma traversée du Vercors avec mes deux fils et deux de leurs copains.
Un très gros orage nous surprend à quelques encablures de la cabane de Prè Peyret où nous nous précipitons pour nous mettre à l’abri.
J’entre le premier, sans galanterie pour mes 4 ados qui se mouillent.
Je suis accueilli par un « c’est complet » des plus dissuasif…
La cabane est plus bondée qu’un métro un soir de grève. J’avais oublié qu’on est vendredi et que tous ceux qu’une nuit romantique attirent ont accouru ici après leur travail.
Je pousse le premier rang leur expliquant qu’on est en train de prendre cher dehors et qu’un endroit abrité nous serait salutaire.
Les 2 premiers arrivent à se faufiler... Le ton monte… puis les 2 derniers font leur apparition tous aussi ruisselants d'eau que les autres, salués par un concert de lamentation.
Je commence par me faire copieusement insulter pour être inconscient d’amener 4 gosses en montagne sans prévoir leur hébergement (ben, et vous alors ?)
Certains commencent à culpabiliser et me culpabiliser car ils se sentent obligés de laisser leurs places à des enfants
Leur miséricorde ne dure que le temps de la stupéfaction, la force du groupe aidant, une majorité absolue se décide pour une expulsion immédiate des derniers arrivés et puis c’est tout.
Un, plus miséricordieux que les autres, me montre sur la carte que la Baraque du Pison se trouve un peu plus en dessous et me conseille d’essayer d’y trouver des randonneurs plus compréhensifs. Il est même prêt à me donner sa carte pour me décider à lever le camp !
La pluie dure une bonne heure et l’ambiance devient de plus en plus électrique.
Certains essayent de forcer la trappe vers le premier étage, curieusement condamné cette fois-là. Peine perdue, les gardes du parc ont fait du solide !
On va peut-être dormir en rangs serrés debout cette nuit mais, au moins, on n’aura pas froid.
Il me semble que ceux du fond fredonnent « était un petit navire ». Je regarde mon petit mousse avec tristesse…
Comme ils m’ont un peu énervé, j’attends le premier rayon de soleil après l’orage pour leur annoncer joyeusement « Mes enfants vont être contents, ça fait une semaine qu’ils rêvent d’essayer les tentes qu’on a apporté. Bonsoir Mr/Dams et bonne nuit ! »
Que ceux qui se reconnaissent soient damnés
acceptent de faire sans). Choix de l'itinéraire (difficulté, attrait esthétique, temps disponible, météo)